Absence(s)
Cette pièce ouvre des fenêtres sur des morceaux de vie, épars dans le temps, sans chronologie, si ce n’est celle de la dégénérescence intellectuelle et physique de la personne atteinte par la maladie d’Alzheimer. C’est de l’indicible et cruelle déchéance psychique et physique dont parle la pièce entre autres. Sénilité à laquelle, dans l’ordre des choses, nous sommes ou serons tous, un jour où l’autre, confrontés.
La maladie lave toutes les aspérités du monde social, elle purifie l’être, et les uns et les autres atteignons une sorte d’alphabet de l’invisible, écrit Alexandre Jardin.
Cette maladie, bouscule tous les repères, amène les êtres à communiquer essentiellement d’âme à âme, avec le langage du cœur. Il n’y a rien à chercher, ni à comprendre. Juste à écouter… l’alphabet de l’invisible, le seul capable de réparer les déchirures.
Il m’arrive de perdre la mémoire au point d’oublier que je suis vieux. Si cette citation de Philippe Bouvard est humoristique, la situation est un drame lorsque la mémoire fait défaut et rend l’être humain incapable de se souvenir où il est, pourquoi il est là et, qui sont les personnes qui l’entourent. Un drame, oui : le drame d’être une absence à soi-même : ne plus savoir qui on est.
Rire avec la maladie d’Alzheimer, c’est peut-être, et pour Celui qui oublie et son entourage, le refus du déni, de la dépression et, l’acceptation d’un quotidien où chaque situation de vie est tout aussi surréaliste, grotesque, cocasse, violente et dangereuse, mais aussi drôle et triste et, surtout, avant tout, vécue dans l’instant présent pour agir et être pleinement avec ce qui est. Une façon d’accueillir ce qui est, ne pas avoir peur face à l’inconnu, mais d’adapter son propre regard pour une communion d’âmes. Une manière de distancier le vécu, et le devenir qu’il reste à parcourir.
Anne Rebeschini
Conception, direction Anne Rebeschini
Interprétation Adolfo Vargas, Isabelle Saulle, Nathalie Broizat
Création sonore Ivan Solano
Création lumière Amandine Gerome
Création vidéos Clément Combes
Création costumes Olivier Mulin
Plasticienne Marie Thomas
Bureau de production Production Tout’art – Myriam Chaabouni
Production Compagnie des sens
Coproduction Théâtre d’Aurillac -Scène conventionnée, Le Vent des Signes
Accueil en résidence Cie 111 Aurélien Bory Nouvelle Digue. Ville de Tournefeuille L’Escale, Théâtre Olympe de Gouges – Montauban, La Vannerie La Baraque – Ville de Toulouse. Le Vent des Signes
Christophe Poulin