TSH Tout Simplement Humain
A un rythme sur-énergique, de vertiges en bousculades frénétiques, les comédiennes nous embarquent dans un parcours / interrogation sur l’être au monde aujourd’hui.
Remue-ménage drôle ? Remue-méninges cruel ? Tendre ?
Suite de questions cocasses, baroques, surréelles, décalées, pertinentes…humaines !
Mesdames et Messieurs attachez vos ceintures c’est parti pour le grand huit ! Vertige à tous les étages…
La météo signale des risques élevés de turbulences et de trous d’air… En cas d’alerte, nous vous rappelons que les issues de secours se trouvent respectivement à… et à…! N’hésitez pas à les emprunter en cas de besoin….
Je suis fou ou non ? J’affabule ou non ? Je paranoie ou non ?
A quelques encablures de toi, qu’est-ce que tu vois ?
Sondages / économie d’échelle / classification / études des comportements / ciblage des populations / images- compression neurones / caddies sans fond.
Jouis mon frère, défonce-toi, bande, baise, picole, injecte, titube, maquille, bronze, consomme, fantasme, délire…
Et vogue le navire ! Et t’escagasse le navire !
TSH… un univers enivrant, burlesque, cinglant, vif, crucial !
Notes d’intention du metteur en scène
Nécessité – fil rouge de ma vie – de questionner encore et toujours l’origine et le sens de l’être. Obsession. Angoisse. Issue.
Le sens de ma présence au monde, à un monde dont je me sens étrangère, un monde dont les expressions me désespèrent et qui ne cesse d’accroître mon sentiment de non-appartenance ? Impossible de m’y maintenir sauf à savoir : on ne choisit pas le sol sur lequel on naît mais on choisit ce qu’on va en faire.
Tous mes travaux tournent inlassablement autour de cet état de préoccupation mêlé d’impuissance et de souffrance et de cette féroce conviction qu’il y a autre chose à vivre que ce qui nous est massivement proposé. Et que cette » autre chose » dépend férocement de ma décision. C’est-à-dire de mon libre arbitre. Ce qui, de fait, implique ma responsabilité au monde.
En ces temps modernes où l’homme ayant prononcé la mort de dieu est devenu dieu à lui-même et aux autres,
en ces temps qui signent l’arrêt des repères et des valeurs, qui nous abreuvent de dépendances nouvelles, de propositions mortifères érigées en nouvelles et salutaires valeurs : déferlement de la pornographie, augmentation effrénée du nombre des consultations de voyants et astrologues de tous poils, encouragements de nos intellectuels et de nos médias à la trahison, au tout m’est dû, au tout se vaut, à l’insane érigé en divertissement,
il s’agit pour moi de dire qu’il existe toujours et encore d’autres alternatives à imaginer et à mettre en œuvre que celles de la réduction de l’être à un objet consommant et consommable, jetable, interchangeable,
il s’agit pour moi encore et toujours de dire que l’acte que je/chacun de nous pose ici et maintenant écrit l’histoire du monde d’aujourd’hui et de demain. Il n’est pas de geste insignifiant.
TSH ?
Le choix de travailler sur des disfonctionnements sociétaux (les violences du monde actuel, les mécanismes de domination), d’en montrer la monstruosité, ce que l’humain immergé dans cette horreur devient, l’encouragement à inventer des pistes de résolution pour se réapproprier un autre état d’être au monde. Il n’est pas de fatalité.
Anne Lefèvre
L’écriture
Langue rythme. Langue coup de poing. Langue brèche de vie. Le texte s’appuie essentiellement sur des séries de questions – la confrontation permanente de chacun avec son propre choix. Il s’articule autour du ressassement, d’énumérations, de récurrences et de ruptures. Il télescope des langues élaborées avec des langues destructurées.
La scénographie
balisée comme un couloir/couloir-passage où les acteurs circulent, invectivent, virevoltent. Pas de territoire réaliste repérable. Un univers qui oscille entre conte merveilleux et conte cruel.
Mise en scène Anne Lefèvre
Avec Gloria Sovran, Christine Wurm, Anne Lefèvre
Lumières Christian Toullec
Production Théâtre Le Vent des Signes
Soutiens DRAC Midi-Pyrénées, Région Midi-Pyrénées, Ville de Toulouse
TSH, Tout Simplement Humain… comme un grand numéro de cirque, à entrées multiples. Succession de tableaux qui se télescopent à un rythme virevoltant. Coup de projecteur sur le chaos. Coup de poing pour coup de vie.
Parler du monde tel qu’il va mal. Montrer les monstres pour les comprendre. Tenter d’introduire dans nos quotidiens une autre conscience, une autre manière d’être, une discipline tendre.
Sarabande infernale, cruelle, drôle. Univers chaotique, enivrant.
Des séquences coups de poing pour dire l’aberration de l’homme en sa négation de lui-même et de l’autre, l’impact de ses paroles et de ses gestes, son toujours libre arbitre, sa toujours possibilité de réorienter sa marche à tout instant.
Quels temps que ceux où parler des arbres est presque un crime parce que c’est faire le silence sur tant d’horreurs.
Berthold Brecht