IN A LANDSCAPE
En solo ou duo, ces concerts permettent de faire découvrir des artistes internationaux et des artistes qui vivent en région à un public de fidèles ou de curieux des formes expérimentales de la musique.
L’intimité du cadre proposé favorise la rencontre et l’échange entre les artistes et le public.
In a Landscape
C’est comme ça que ça a commencé.
On est en 2017. Je viens d’arriver au GMEA. Le seul espace de travail est utilisé comme lieu de stockage, décors d’installations, matériel technique. Le plafond est bas. On entend les voitures passer et les gens qui s’arrêtent devant la porte pour discuter. On vide tout et on arrive à convaincre la ville de faire des travaux et d’acheter des instruments, un piano.
Alors qu’est-ce qu’on fait ? Une saison de concert dans cette petite salle (40 personnes max.) ? Qui on invite ?
Je choisis de commencer par n’inviter que des femmes, ou des formations impulsées par des femmes.
Au début, je veux appeler cette saison Dancing Dogs en référence à un texte de Virginia Woolf où un compositeur à qui l’on demande si une femme peut écrire de la musique répond : C’est comme les chiens dit-il, ils peuvent marcher sur leurs pattes arrière mais ils ne sont pas faits pour ça. Censure à la maison. Trop polémique. Trop brutal. Stigmatisant. Après tout c’est une question de sensibilité, pas d’appartenance à un genre. Si « elles » n’ont pas voix au chapitre c’est une question d’esthétique. Ça passe (!!!) quand c’est pour faire une musique d’homme, la même musique de toujours, mais nous on veut une autre musique, une autre approche de la musique.
Nouveau titre : In a Landscape. Encore une référence, cette fois c’est John Cage. Une pièce pour piano, pas préparé du tout, toute en douceur, résonances, modale, répétitive. À peu près le contraire de ce à quoi on associe la musique contemporaine. Dans le paysage. Du vert. Un endroit où ça pousse.
Je rencontre Anne. Elle veut bien doubler un concert au Vent des Signes à Toulouse. L’année suivante, elle veut toute la série. Ça pousse.
Le mercredi à Albi, le jeudi à Toulouse. Quelques fois à Perpignan aussi, à Cajarc. Un embryon de tournée pour des artistes qui viennent de loin des fois. Après, ils vont à Marseille ou à Bordeaux ou ailleurs. Dans un squat ou dans un théâtre, chez l’habitant aussi.
En 2020, les Garonners (Théâtre Garonne) entrent dans la danse.
Côté musique, ça intrigue, ça interroge.
Des fois c’est fragile, souvent très abouti, ça joue fort ou alors c’est tellement ténu qu’il faut aller chercher le son. Il y a comme qui dirait de la lumière. Il y a une bonne ambiance. De toute façon on est tellement proche des artistes et des spectateurs qu’on se sent vraiment ensemble dans l’écoute.
Didier Aschour directeur GMEA – Centre National de Création Musicale Albi — Tarn
In a Landscape.
En 2020, Garonne entre dans le paysage. On pourrait presque dire : se fond dans le paysage, tellement l’association avec Le Vent des Signes et le GMEA est évidente, tellement les reliefs s’accordent et les accords s’entendent.
In a Landscape.
C’est là toute la richesse, et la promesse, d’un cycle de concerts justement nommé. Dans ce paysage-là, chacun est invité à creuser ses sillons artistiques, à arpenter ceux des autres, et au final à se perdre (et se retrouver) dans les perspectives croisées et joliment fuyantes d’une programmation littéralement contemporaine, c’est-dire harmonique – à l’image de l’œuvre éponyme de John Cage : à l’unisson des fracas et des murmures du monde qui nous entoure, autant que des enthousiasmes et des interrogations des publics qui nous rejoignent.
In a Landscape.
Parce que nous contemplons le paysage que nous habitons, autant que nous sommes contemplés par lui qui nous habite. Voir, et être vus. Écouter, et être écoutés. Et voilà, peut-être, la plus fidèle définition que ni Garonne, ni le GMEA, ni Le Vent des Signes ne sauraient donner :
« J’aime le paysage, parce qu’il est si sincère. Cela ne me trompe jamais. Ça ne plaisante jamais. C’est joyeusement, musicalement sérieux. » (Henry David Thoreau)
Stéphane Boitel, directeur adjoint théâtre Garonne (Toulouse)
In a Landscape
C’est comme ça que ça a commencé.
En haut d’un escalier. Dans une rencontre dédiée aux structures musicales.
Le Vent des Signes n’est pas une structure musicale, juste une espace de croisement des disciplines dédié aux écritures contemporaines. Je n’ai pas de compétences musicales juste de l’oreille et du sensible, du nerveux et du qui a faim. Je suis là par intérêt artistique, par goût, par sensibilité brûlante aux esthétiques musicales expérimentales, aux espaces qu’elles convoquent, bousculent, aux vertiges qu’elles génèrent. Pareil la danse et la littérature, le théâtre et l’image.
J’ai accueilli pendant plusieurs années beaucoup de musiciens expérimentateurs de ces formes-là.
J’arrive à cette réunion après une pause.
Comment, avec qui cheminer pour imaginer – de nouveau – des rencontres autour de ces esthétiques-là ? Besoin de souffle complice, expérimenté, libre. Besoin d’alliés qui remettent du carburant dans mon moteur.
En haut de l’escalier, le nouveau directeur du GMEA dont je viens d’entendre quelques paroles. Évidence. Un artiste nous parle de vie et de vivant depuis sa personne, un artiste directeur d’un Centre national de la création musicale. Pas un théoricien. Pas un programmateur technocrate. Un artiste/directeur habité d’un projet-monde. Rencontre.
C’est comme ça que ça a commencé à pousser, In a landscape.
C’est comme ça que ça continue à pousser, depuis 2020, avec les Garonners (Théâtre Garonne). Des qui pareil pistent le vivant.
Anne Lefèvre, directrice Le Vent des Signes
IN A LANDSCAPE | Production GMEA – Centre National de Création Musicale d’Albi – Tarn .
En partenariat avec Le Vent des Signes, théâtre Garonne, Beaux-Arts (Sète), CRAC (Sète), Conservatoire Musique (Sète)
Soutiens Mairie de Toulouse, Spedidam
Sophie Bernado basson et effets
Jean-Yves Evrard guitare
17 NOV | 20H | Le Vent des Signes (Toulouse)
16 NOV | 20H | GMEA (Albi)
Ingrid Obled nickelharpa et contrebasse
14 DÉC |20H | GMEA (Albi)
15 DÉC | 20H | théâtre Garonne
Jasmijn Lootens
15 FÉV | 20H | GMEA (Albi)
16 FÉV I 20H| Le Vent des Signes (Toulouse)
17 FÉV | 20H |Beaux-Arts (Sète)
Caroline Delume, théorbe, joue Kali Malone
15 MARS | 20H | GMEA (Albi)
16 MARS I 20H | Le Vent des Signes (Toulouse)
17 MARS | 20H | CRAC (Sète)
Meryll Ampe électronique
19 AVR |20H | GMEA (Albi)
20 AVR | 20H | Le Vent des Signes (Toulouse)
21 AVRIL | 20H | Beaux-Arts (Sète)
Elsa Biston dispositif électroacoustique d’objets vibrants
24 MAI |20H | GMEA (Albi)
25 MAI |20H | théâtre Garonne (Toulouse)
Réalisation & Montage Loran Chourrau
8€/5€