Un mot suffit pour un déplacement

Un mot, sur un mur. Par exemple celui-là : Nomade.
Écrit très grand au sein d’une longue phrase.
Ou celui-ci : En cet instant.
Un mot suffit, pour un déplacement. Pour une quête.
La littérature participe du vivre. En en faisant le récit, elle accompagne l’humanité.
Aller à sa rencontre, c’est donc aller à la rencontre du présent.
Aller vers quelqu’un.e, aller à la recherche avec elle/lui d’un écrit, l’ouvrir avec elle/lui, c’est tenter de chambouler le regard que chacun.e, de l’extérieur, porte sur son territoire, son quartier, sa culture, sa vie. C’est chambouler un espace mental. C’est y introduire, par le mot, une petite explosion. C’est cet inutile indispensable que porte la poésie.
Karelle Menine

Ce projet de recherche, à Toulouse, en cette ville qui m’est si chère, ne peut qu’être un projet singulier. Il s’agira de plonger dans les archives, de travailler avec les archivistes, d’extraire l’essence de certains documents privés, de leur donner une nouvelle voix, et de le faire ensuite circuler dans la rue, espace commun s’il en est un, en une forme à inventer en écoute de l’archive et de la ville elles-mêmes.

Rien n’est prévisible, rien n’est à prévoir, tout est à rencontrer, tout est à écrire.

Mon travail s’attache à se mettre à l’écoute de ce qui dans l’ombre attend d’exister de nouveau.
Si la littérature est une longue muette, elle est pour le silence d’une archive un porte voix assourdissant…