Même si ça brûle
Il a dit c’est bien quand je la frappe après elle fait mieux l’amour. L’autre, le gars, l’homme (?), il a dit c’est bien quand je la frappe après elle fait mieux l’amour.
Dis, et un coup de pied dans tes couilles, ça te fait bander plus haut ?
Dans Même si ça brûle, Anne Lefèvre n’aborde pas que le féminicide ou l’altéricide et pourtant, ne parle que de ça – ou presque.
Tout en digressant (?) par à-coups sur son rapport à l’écriture, sa difficulté (ou pas) à la faire entendre.
Tout en développant en parallèle d’autres problématiques sociétales cuisantes :
-le rapport au texte dans le système scolaire
-le rapport des programmateurs avec les publics ruraux (avec les ils ne pourraient pas comprendre, tu sais !)…
Rien à voir avec le sujet ?
Quid de ces façons de déconsidérer l’autre
au nom de critères aussi abusifs qu’insensés
-le sexe, le genre, l’âge, les canons physiques en vigueur…
au nom d’us et coutumes infâmes
-l’excision, les mariages forcés, les tests de virginité…
au nom de discriminations sociétales le rural vs le citadin, l’ouvrier vs le patron ?
Anne Lefèvre veut, femme et artiste, appuyer là où ça saigne, inviter à la prise de conscience, à des prises de position, à des décisions, à des actions constructives courageuses, concrètes, actives.
50mn d’un dire incisif, joyeux, colère, résilient – en mots de langue-corps tout près tout contre.
Rappelle-toi personne et rien de ce que tu fais ne justifie les coups. RIEN.
Anne Lefèvre performance texte
François Donato performance live electronics
Production Le Vent des Signes
avec le soutien du Conseil Départemental de la Haute-Garonne, Ville de Toulouse, DRAC Occitanie (AFA)
Dans le cadre de la semaine égalité Femmes/Hommes organisée par le Conseil Départemental de la Haute-Garonne
Anne Lefèvre auteure (textes performatifs), performeuse, directrice d’acteurs, directrice théâtre Le Vent des Signes pratique le questionnement au monde dans des langues d’aujourd’hui, en complicité avec des artistes conscients du désastre mais non moins soucieux de pointer des pistes de bifurcations vitales – de quoi renouer avec le désir.
Sa démarche artistique est avant tout un process où le cœur du poème se donne à voir et entendre dans des écritures de plateau ancrées dans des exigences performatives et pluridisciplinaires portées par des acteurs, artistes, écrivains, musiciens, danseurs, vidéastes… tous entiers engagés dans la convocation du vivant.
Loran Chourrau