Un matin, s’étirer jusqu’aux bouts du monde
Un matin, s’étirer jusqu’aux bouts du monde dit, chuchote, murmure, danse, trébuche le besoin impérieux de poser des actes de sens pour survivre aux événements mortifères qui, dans leur effraction assassine, plombent nos pas jusqu’à sidérer en nous tout élan vital.
Le récit ne raisonne pas les évènements, les drames ; il questionne notre intime, droit dans les yeux.
Quels choix, quelles déconstructions d’acquis, quelles migrations internes à mettre en œuvre pour saisir la vie, tenter de… toujours ?
Une auteure-performeuse et un compositeur-improvisateur nous immergent dans un Monodrame pour une voix et live electronics aux accents férocement pluriels. La singularité de leurs deux présences (sauvages, intuitives, inventives, nues, libres), leur langue, leur corps, leur voix, leur musique, leurs spectres sonores, leur accouplement furieux autant qu’étrange accouche une matière neuve, charnue, fluide où la pluralité des je respire éperdument.
Tous deux cheminent, attentifs gourmands aux surgissements de l’invisible qui naît de la friction de leurs mondes, dans la jubilation de leurs accordages.
Ils frottent leurs univers, développent (sueur à l’appui) une écriture basée sur l’organicité des matières sonores au contact (texte, voix et ses ambitus, musique improvisée, traitements sonores…).
Ils brassent de concert la matière inconnue d’une langue nouvelle, une langue hybride qui ne cesse de se déployer, de se muscler au fur et à mesure qu’ils l’incorporent et l’apprennent. Une langue polyphonique, polymorphe qui nous garde vivants.
Extrait
Ça y est, je sais, je sais ce qui s’est passé en moi avec Charlie. Ces enculés ont génocidé le bol d’air et d’eau de mon enfance, c’est ça – 7 janvier 2015, 10 rue Nicolas-Appert (Paris, 11ème), Charlie Hebdo. Salle de rédaction. 11 blessés, 12 morts – qui m’a rendu dingue. Il a fallu que je fasse le mont Blanc pour me calmer, c’est pour ça que j’ai quitté Paris. Qu’est-ce qu’on fait ? je t’ai dit ça de Paris, toi t’étais à Berlin. Je t’ai dit en pleurant j’ai besoin de faire quelque chose de grand, tu m’as dit t’as toujours rêvé de faire le Mont Blanc, on va faire le Mont Blanc. Et on s’y est collé.
Texte Catherine Phet – Anne Lefèvre
Assistanat Catherine Phet
Lecture / Performance Anne Lefèvre
Lumière, Musique, Arts numériques François Donato
Vidéo, Graphisme Loran Chourrau
Production Ek-stasis Prod
Co-production Le Vent des Signes, Université Toulouse Jean Jaurès / CIAM – La Fabrique
Avec le soutien du Conseil Départemental de la Haute-Garonne
DRAC Occitanie (en cours)
Ville de Toulouse (en attente)
Conseil Régional Occitanie (en cours)
Région Occitanie – Résidence association
ScénOgraph – Scène Conventionnée Saint-Céré (46) chef de file
Le Vent des Signes
Partenaires sollicités Le Périscope (Nîmes), CDN Les 13 Vents (Montpellier), Traverse (65), Le Parvis (Scène Nationale Tarbes Pyrénées), ATP de l’Aude, Le théâtre de la Maison du peuple (Millau), La Vignette (Montpellier), Mas, maison des arts sonores – KLANG! (Montpellier)
Accueils en résidence 2022
ScénOgraph – Scène Conventionnée Saint-Céré (46)
Le Vent des Signes (Toulouse)
Hangar Théâtre (Montpellier)
Accueils en résidence 2020
28 Sept > 2 Oct | La Fabrique (Toulouse)
26 > 31 Oct | Le Vent des Signes (Toulouse)
18 > 28 Nov | Mix’Art Myrys (Toulouse)
11 mai > 13 Juin | Le Vent des Signes (Toulouse)
17 > 21 Fév | Mix’Art Myrys (Toulouse)
Catherine Phet, auteure, metteure en scène, diplômée en 2007 de l’université Paris Sorbonne Nouvelle d’un master en études théâtrales, publie sa recherche sur la représentation de la parole S. Kane | C. Régy, dans Théâtre/Public (189) et Ligeia dossiers sur l’art (81). Se forme aux liens texte-musique au conservatoire contemporain de littérature orale, et travaille comme conteuse au musée du Quai Branly (4 ans).
Suite aux attentats de 2015, quitte la capitale, déconstruit son rapport à la parole et à la représentation, se met en quête d’autres liens au texte.
Cette démarche la mène à l’université de Toronto, autour d’Esthétique(s) de la vulnérabilité (2018).
En 2019, plonge dans un travail d’écriture politico-poétique autour de la migration.
Anne Lefèvre, auteure, actrice, directrice du théâtre Le Vent des Signes a quelque chose de Brigitte Fontaine. Un engagement insaisissable qui rend les femmes libres. Sensible, volubile, intense, généreuse, Anne Lefèvre ne prend pas le micro pour chanter mais pour parler de nous. De nos craintes, de nos doutes, de nos espoirs secrets ou encore de notre volonté enfouie de changer le monde, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… Jean-Luc Martinez
La Dépêche du Midi / Toulouse
François Donato, musique concrète / arts numériques / performance – aime les points de rencontres inédits entre les arts.
Son travail de création se développe principalement au moyen des nouvelles technologies et de l’hybridation des démarches.
Fortement marqué par la musique concrète à mes débuts (Triadis mémoire de la lumière 1988 ; Stare Libra Onis 1989), il travaille ensuite à l’approfondissement d’une écriture plus personnelle basée sur les relations organiques entre les matériaux sonores et une approche formelle privilégiant les évolutions par mutations ou ruptures d’équilibre (Apsara 1992 ; Annam 1993; Annam Sarvam 1995; Quatre allégories d’amour 1997).
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