Appelons ça une hypothèse.
Disons que nous avons peut-être besoin de souffler.
Besoin d’un moment privilégié pour discuter, réfléchir, sans qu’il soit question d’un projet à monter, d’un partenariat à nouer. Un moment pour nous. Un moment pour reconstituer des forces, largement entamées par nos métiers et par la course incessante, la pression, les calendriers, les budgets, les obligations, les injonctions, les attentes, et plus d’une fois le sentiment d’impuissance ou de solitude.
Chers vous deux,
Je ne sais pas exactement ce que vous attendez de moi !
Je ne me sens pas grand-chose seul, je ne me sens pas brillant. Je grandis à mesure que la maison Salvan construit. Je me sens traversé par elle comme j’espère l’innerver de quelque chose d’un peu fort et puissant de moi. Je me sens très profondément lié à elle. Je ne l’exprime pas trop car c’est un peu indécent et je ne veux rien voler. Cela doit rester « en cours », dynamique, etc.
La Maison Salvan est ma maison comme elle l’est ponctuellement quand nous devenons hôte d’individus singuliers qui proposent, qui reçoivent. Elle est aussi particulièrement la maison d’Elodie, ma collègue, à la médiation qui donne aux autres le travail des artistes intelligemment, avec du cœur ; elle est la maison de Renaud, l’élu de conviction qui défend la Maison Salvan, qui défend la création ; elle est beaucoup la maison de Yann Febvre graphiste qui depuis ses débuts la donne à voir, la représente ; enfin, elle est la demeure d’Eric Castagnes, émouvant « artiste à l’écart et de l’écart» qui vient nous guider pour les montages d’exposition, qui a honneur à faire en sorte que nous puissions installer le travail des artistes de manière subtile et aboutie.
Je crois que je suis, un peu, au travers de toutes ces personnes, inévitablement. Je ne sais pas exactement ce que vous attendez de moi, donc !
Néanmoins, je suis très partant pour un échange brut, simple, sans public et se donner. Et, pour celui-ci, j’aimerais convier toute ces personnes qui me fondent pour partie, et qui participe de la fondation d’une idée de la création, quelque part, humblement.
Merci pour ton texte Braver le nouveau monde, Charles, il est fort. Je me retrouve dedans avec ce que je peux avoir de médiocre et de puissant dans l’exercice de mon métier que je dois, que je devrais, « ré-ambitionner » chaque matin.
Merci,
Paul
Imaginons que nous avons besoin quelquefois d’échanges simples et sains.
D’aiguiser nos intelligences et nos sensibilités sur une poignée de questions, de préoccupations.
Cher Paul,
Anne et moi avons simultanément pensé à toi lorsque nous avons commencé à imaginer ces temps de rencontre. L'évidence qui a été la nôtre signifie quelque chose de l'amitié et la confiance qui nous lient à toi.
Je te reconnais bien dans la modestie dont tu fais preuve. Mais tu fais partie des solides et précieux. Aucun doute de notre côté dans l'idée que tu es de celles et ceux que nous aimerions entendre.
Je serai à Toulouse la semaine prochaine pour travailler avec le Groupe Merci ; je participe à l'écriture de leur prochaine création théâtrale. La semaine est déjà bien chargée, mais si par hasard tu avais un moment en soirée ou le samedi 5 dans la journée, nous pourrions nous croiser.
Sinon, je te propose de t'appeler la semaine suivante (7-11 juin). Je te raconterai ce que nous imaginons, et nous verrons ensemble ce qu'il te semblerait pertinent de développer.
Un grand merci à toi pour accepter cette aventure. Elle est encore hypothétique, mais nous pressentons qu'elle peut produire de bonnes choses.
Amitiés
Organisons ça deux à quatre fois par an.
Un rendez-vous autour d’une préoccupation, mise en commun et discutée.
Pas pour la résoudre, mais pour mettre au net, pour vérifier nos bons réflexes, pour réarmer nos valeurs et nos exigences.
Voyons ça comme une séance en club de gym, mais à destination de ces muscles et désirs profonds qui nous constituent.
Un moment pour se libérer du vœu de fausse efficacité de la boutique, et réassurer notre capacité d’agir.
Disons que ce sera un moment de rencontre informelle, de discussions à bâtons rompus, et qu’au fur et à mesure quelque chose devrait s’ancrer dans nos pratiques et nos actions.
C’est encore une hypothèse, mais nous pourrions la rendre réelle.
LU 18 OCT | 18h30 Braver le nouveau monde avec Charles Robinson
au théâtre Le Vent des Signes
LU 29 NOV | 18h30 Rencontre avec Paul de Sorbier
à la Maison Salvan (Labège)