Rencontre avec Alain & Catherine Bascou
Catherine et Alain. Alain et Catherine. S’étaient passés la bague au pied. L’un originaire du Gers, l’une des falaises et des côtes sauvages du Morbihan, sœurs lointaines des gorges du Lot. « On travaille à deux. Ça crisse mais c’est harmonieux. »
C’était une passion, une longue passion devant moi.
Le corps-âme d'Alain, un corps feu, en même temps brûlant et brûlé. Le corps d'Alain, perché sur son tabouret haut, sanguin, un corps bouillonnant d'idées, rongé de merveilles.
Le corps de Catherine. Elle était habillée toute en vert d'eau. Les yeux aussi, je crois, verts. Ou bleus. Bleu falaise. En même temps une mystérieuse indolence et un enthousiasme de grande adolescente.
Deux corps, entre les mille corps absents, présents par bribes de cuirs et de peaux. Deux corps entiers mais qui semblaient, chacun, aussi, la moitié de l'autre.
J’ai demandé à Catherine de se boucher les oreilles, et proposé à Alain de me dire les mots qui lui viennent, autour de Catherine. « C’est mon amour. Mon bras droit mon bras gauche. Ma compagne. »
Catherine se bouchait les oreilles avec le plat de la main, les coudes pliés en triangle autour du crâne de chaque côté, et déambulait. Et j’ai pensé : la magnifique enfant.
Alain, lui, ne s’est pas bouché les oreilles mais il est parti dans l’atelier. Et ceux sur Alain? Les mots de Catherine sur Alain. « Amour. Putain de caractère. Il est beau. Il est fiable. Il est généreux. Il a de l’humour. Il est travailleur. C’est mon amour.»
C’était une passion, une longue passion devant moi.