Maurice le tailleur | frédéric dumond
il y a l’occitan de la vallée d'Olt, où se pratique la greffe des châtaigniers, l’occitan des marins et des constructeurs de bateau à la Plagette à Sète, l’occitan des bateliers du canal du midi, l’occitan des vignes et des sources, l’occitan des marchés et des éleveurs de brebis, celui des musiciens et des conteurs
le projet retrobar est d’abord d’aller à la rencontre de ceux qui parlent encore la langue, à Toulouse, à Sète, en Aveyron, dans le Tarn, en s’appuyant sur des associations de défense de la langue qui savent où se parlent encore les occitans
récolter, enregistrer, constituer une base de données sonore et vidéo, et de là écrire en occitan, des poèmes ou de courts textes, des notes ou des sensations, faire vivre la langue dans un présent où s’entend toute la mémoire de la langue
écrire des hybrides, tisser du son et du sens d’un occitan l’autre, garder traces des lieux mais jeter des ponts entre les territoires, les lointains réunis dans un même tissage de sens, textum textile, le texte est le textile, même racine, le tissu est un poème, aussi.
d’un point d'Occitanie à un autre, ce projet a pour enjeu de réunir au sein d’une constellation de formes des manières de dire ancrées dans des terrains et des territoires à une échelle très locale. il ne s’agit pas de déraciner ou de décontextualiser, mais de créer une forme commune dont la cohérence vient du différent même